MEMOIRE DE L'USINE RENAULT ET DE L'ILE SEGUIN

 

Plans
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Vues d'ensemble 

Sens de la visite :
Communs
Restaurant
Centrale Energie
Atelier peinture
Piste d'essai
Intérieurs
Toits
Vues détaillées
Passages

Démolition

Au début du siècle, il n'y pas grand chose sur l'ile Seguin. Quelques habitations, bien sur, mais surtout un lieu de loisirs : pêche, tir aux pigeons, canotage sur la seine.

Louis Renault, dont les usines sont juste en face, achète l'ile et envisage de l'utiliser comme lieu de détente pour ses ouvriers.


Louis Renault sur sa voiturette en 1899


Construction de la centrale énergie sur l'extrémité aval


Construction de l'allée entre le hangar métallique
d"une chaine de montage (gauche) et le batiment 6 en béton (droite).

L'activité principal de l'usine est centrée sur les chars pendant la guerre puis, c'est la production automobile qui prend le dessus dans les années suivantes.
En 1929, L'objectif de Louis Renault était à ce moment de proposer de nouvelles automobiles. Il lui fallait se doter d'un outil de production adapté à des grandes séries. Il prend alors la décision d'implanter une usine sur l'Ile Seguin.

Pas n'importe quelle usine !

Un complexe ultra-moderne pour l'époque capable de subvenir à tous les besoins de la production automobile.
L'usine est autonome en énergie avec sa propre centrale (électricité, vapeur). Cette centrale peut d'ailleurs fonctionner avec plusieurs types de carburants (charbon, fuel ....)

Nous sommes encore loin de la sous-traitance et l'usine est capable de produire chaque pièce du véhicule : chassis (en bois), caisse mais aussi les sièges, les amortisseurs, les organes électriques, les pneus, les tableaux de bord ...

Les moteurs étaient produits hors de l'ile, juste en face sur la commune de billancourt. Cette usine, qui était l'ancienne usine de char, était appelée 'le trapêze'.

Comme on peut le voir, 2 grands concepts dans la conception de l'usine : autonomie et intégration.

 

Ici, le batiment 6. La chaine de préparation de la carrosserie : assemblage, peinture, sellerie.

Toute l'activité de l'usine s'articule autour de ce batiment principal.

La chaine de montage où la carrosserie était posée sur le chassis déja motorisé et équipé se trouvait dans le batiment à sa gauche.

On verra fleurir tout autour d'autres hangars jusqu'en 1937, date de la fin de la construction, afin d'assurer la fabrication de pièces pour alimenter les deux chaines de montage de l'ile.

Le Batiment 6 n'a que 3 étages lors de sa construction. L'extension de 2 étages à son sommet a été prévue dés l'origine et sera réalisée en 1954. Un dernier étage sera ajouté en 1972 pour agrandir et améliorer la ventilation des cabines de peinture.




Le batiment 6 sera construit en premier.
On peut apercevoir l'allée de la photo précédente à sa gauche.

 


1933, la centrale électrique est illuminée comme pour montrer
la puissance de cette usine autonome en énergie


L'usine de l'ile Seguin, et l'usine dite du 'trapèze' sur sa droite.
Le trapèze produisait les pièces mécaniques (moteurs, boites de vitesses, transmissions, amortisseurs,...), tandis que l'Ile Seguin produisait la carrosserie, la sellerie, l'habillage et assurait le montage et les tests finaux.
 

 

En 1936, le front populaire gagne les élections législatives. Les mouvements de contestation s'amplifient dans le monde ouvrier.

Renault-Billancourt, avec la plus forte concentration de grèviste du pays fait figure de 'fer de lance' de la lutte ouvrière dans le pays et le restera jusque dans les années 80.


1936, Front populaire. Les ouvriers sont en grève.

 


1944, photo prise par la RAF attestant de la destruction des installations
situées hors de l'ile (le trapèze)

Lors de la capitulation, Louis Renault ne pressent pas à temps les risques de réaliser les commandes de l'occupant.

1942-1943, l'usine est durement touchée par la Royal Air Force lors l'opération "Highball". Elle paie ici sa collaboration avec le partie Nazie.

Cette collaboration conduira directement Louis Renault en prison à la libération.

 

A la fin de la guerre, l'usine est saisie et nationalisée par le gouvernement provisoire. La société devient la RNUR (Régie Nationale des Usines Renault).

Des études sont alors en cours pour le lancement d'une voiture économique et facile. La 4cv sortira en 1947.


L'usine à la fin de la guerre

 


Une 4 CV quitte l'ile et rejoint la barge

Le succès de la 4cv sortit à l'époque de la reconstruction marque un tournant pour la production à Billancourt qui passe dans l'ère des grandes séries..

La production représente désormais jusqu'à 1000 véhicules par jour et le site emploie 40000 personnes.

En 1952, alors que les ventes battent leur plein, la gamme Renault a évolué et s'est élargie. Les activités commencent à être à l'étroit au sein de l'usine. De nouveaux batiments sont alors achetés pour assurer l'expansion de l'activité (bureaux à rueil-malmaison, usine à Flins ...).

 

Comme dans tout le pays, l'année 1968 est synonyme de grèves et de révolte ouvrière.

Les ouvriers de Billancourt obtiennent des augmentations de salaire, une réduction d'une heure de la semaine de travail et un accord sur l'exercice du droit syndical.

L'importance de la main d'oeuvre immigrée et les nouvelles techniques d'automatisation bouleversent la nature des rapports sociaux au sein de l'usine. Ils ne s'apaiseront qu'à partir de 1985.


33 jours de grève en 1968

 


Photo : Edouard Bergé
http://www.urban-exploration.com

Trop petite, inadaptée aux grandes cadences et aux nouvelles techniques de l'industrie automobile, l'usine de Renault - Billancourt cesse définitivement son activité le 31 Mars 1992 avec l'arrêt des gammes Express et Super5.

Avec regrets, les ouvriers tournent la page sur 60 ans d'histoire de l'industrie automobile.

Au travers de ce site, et à travers les photos de l'usine à la veille de la destruction, nous allons replonger dans cet univers.

Ces pages sont dédiées à la mémoire de tous ceux qui ont fait vivre cette usine....

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