L'histoire

La White Star Line

À cette époque, la White Star Line est une des plus importantes compagnies maritimes. Fondée au 19e siècle par Thomas Ismay, cette entreprise britannique appartient depuis le début du 20e siècle à des Américains. En effet, en 1904, Joseph Bruce Ismay, le fils aîné du fondateur - qui avait repris les rênes à la mort de son père - vend la compagnie à l'International Mercantile Maritime, un trust américain regroupant plusieurs sociétés. Ce trust appartient en grande partie au financier J. Pierpont Morgan. Fort de ce nouveau soutien financier, Bruce Ismay, qui demeure directeur de la White Star Line, compte bien résister à ses concurrents et gagner la bataille de l'Atlantique.
En 1907, à l'occasion d'un dîner en compagnie de Lord James Pirrie (patron de la Harland & Wolff), il projette donc de mettre en service, entre 1911 et 1914, trois super paquebots: l'Olimpic, le Titanic et le Gigantic. Le 31 juillet 1908, le projet est approuvé et une entente est signée avec le constructeur.

Comme par le passé, la construction des trois paquebots de la White Star Line est confiée à la Harland & Wolff de Queen Island, près de Belfast, en Irlande du Nord. Fondée en 1847, cette entreprise, qui emploie plus de 14,000 personnes et qui peut fabriquer huit navires à la fois, est le plus grand chantier naval du monde. Les plans des trois paquebots sont dessinés par son équipe d'ingénieurs, dirigée par Thomas Andrews.

Un chantier grandiose

C'est le 31 mars 1909 que débute la construction du Titanic. Juste à côté l'Olympic est déjà en chantier depuis trois mois. Deux ans plus tard, soit le 31 mai 1911, la coque du Titanic étant terminée, on met le navire à flot. Pour lui permettre de mieux glisser vers l'eau, on enduit sa coque de 20 tonnes de savon et de suif. Cinq remorqueurs le tirent et le stationnent le long d'un quai.

Cependant, le navire est loin d'être fini; Plusieurs mois de travail sont encore nécessaires pour installer les équipements intérieurs.
Le 18 septembre 1911, la White Star Line annonce que le voyage inaugural débutera officiellement le 20 mars 1912, mais un imprévu l'oblige à repousser la date du départ.
En effet, l'Olympic, qui est en service depuis 1910, est entré en collision avec un autre bateau, le croiseur Hawke, et doit donc être réparé. Deux mois plus tard, il reprend la mer, alors que l'on s'affaire à mettre la touche finale au Titanic. La construction du transatlantique se termine donc le 31 mars 1912. Les premiers essais se déroulent au début d'avril. Une fois les tests effectués, le Titanic prend la route de Southampton afin d'entreprendre son voyage inaugural.

Un navire dit insubmersible

Avec sa double coque en plaque d'acier rivetées et ses 16 compartiments séparés par 15 cloisons étanches, le Titanic offrait une sécurité maximale. Si jamais un des compartiments était touché, on pouvait fermer les cloisons depuis la passerelle à l'aide d'une commande électrique.
En cas d'entrée d'eau massive , on pouvait également les fermer manuellement ou automatiquement par l'intermédiaire de flotteurs de sécurité.

 

Malheureusement, les cloisons étanches ne montaient pas au dessus du pont E. De plus, elles ne protégaient le navire qu'en cas d'inondation de 1, 2, voire 3 compartiments.
Lors du naufrage, 5 compartiments furent inondés, ce qui a fait monter le niveau au dessus du pont E. Au final, les cloisons étanches n'auront pas permis de garder le navire à flot.

Le transatlantique était aussi muni de huit pompes offrant une capacité d'évacuation de 400 tonnes d'eau à l'heure. Avec un tel système, le Titanic était pratiquement insubmersible. Deux compartiments pouvaient en effet être inondés sans que le navire soit en danger, les autres assurant sa flottabilité.

En outre, le Titanic était doté d'un système de navigation à la fine pointe de la technologie, pour l'époque. Ses dimensions colossales le mettaient également à l'abris des tempêtes les plus violentes. Le paquebot disposait aussi de détecteurs de fumée dans les endroits névralgiques. La sonnerie d'alarme assurait une intervention rapide des employés en cas d'incendie. pour clore le tout, un appareil de détection acoustique permettait de repérer des obstacles immergés. Pas étonnant qu'en 1912 le Titanic ait été en quelque sorte considéré comme un chef-d'ouvre de l'architecture navale!

Des innovations remarquables

D'autres innovations techniques faisait du Titanic une véritable réussite. Contrairement aux autres paquebots, il disposait de deux machines à vapeur classiques de 15,000 chevaux et d'une turbine à basse pression de 16,000 chevaux.
La puissance totale transmissible aux hélices était de 46,000 chevaux. La vapeur était produite par 29 chaudières et 159 foyers.

L'énergie électrique, qui était nécessaire à l'éclairage (10,000 ampoules) des lieux et au fonctionnement des divers appareils (pour la cuisson, le chauffage, la réfrigération et l'aération), était assurée par quatre dynamos d'une puissance de 400 kilowatts.

Le Titanic disposait aussi d'un système téléphonique très avant-gardiste pour l'époque. Il s'agissait d'une installation double composée d'un central réservé à la navigation et d'un système interne.

Le premier reliait entre eux la passerelle de commandement, la plage avant, le nid-de-pie, la salle des machines et le compartiment arrière. Le second, d'une capacité de 50 lignes, permettait aux clients occupant les cabines de luxe de communiquer avec les différents services (bar, restaurant, etc.).

Le Titanic possédait de plus une installation T. S. F. (téléphone sans fil) de type Marconi, d'une grande puissance, qui permettait d'émettre et de recevoir des messages télégraphiques.

Le Titanic appareillera le 10 avril 1912 de Southampton au Royaume-Uni pour se rendre à Cherbourg en France et à Queenstown pour prendre des passagers. Il quittera Queenstown le 11 Avril 1912 avant de prendre la mer une dernière fois ....

http://www.legag.com - Livre d'Or - Mise à jour Décembre 2000